Le magicien de Jean-Marc Souvira

Emprisonné depuis onze ans suite à la violente agression d'une vieille dame, Arnaud Lécuyer est un détenu modèle. Personne ne sait qu'il a tué trois de ses codétenus.Personne ne sait qu'il est le Magicien, ce tueur d'enfants qui, des années plus tôt, avait semé la terreur dans Paris en attirant ses proies par des tours de magie.Libéré pour bonne conduite, le petit homme reste discret. Jusqu'à ce que ses démons reviennent lui parler, jusqu'à ce que sa "collection" revienne le hanter. Jusqu'à ce que des enfants croisent sa route...L'agression d'un jeune garçon relance la piste du Magicien. Le commissaire Ludovic Mistral, de retour des États-Unis où il a rencontré des profilers du FBI, est chargé de l'affaire. Avec des techniques psychologiques bien différentes de celles utilisées lors de la première enquête, il n'hésitera pas à s'exposer personnellement pour faire sortir le monstre de sa tanière, sans se douter un seul instant qu'il met en danger ce qu'il a de plus cher...

Après avoir lu beaucoup de bien de ce roman, j'ai sauté dessus quandje l'ai trouvé à la bibliothèque il y a quinze jours.

Je me suis tout de suite plongée dans l'ambiance du roman. Ludovic est un flic sain d'esprit, il ne boit pas (sauf du café) a une famille aimante qu'il l'aide à tenir le coup.

Chacun a sa manière ils organisent leur traque. Chacun prend la place du chasseur et de la proie. Un excellent roman extremement réaliste sans hémoglobine, sans fioriture simple mais efficace car il va droit à l'essentiel.

L'analyse qui est faite des tueurs systémiques (et non tueurs en série. Ludovic n'aime pas trop cette appellation) : ce sont des monsieur-tout-le-monde et c'est bien ça qui fait le plus froid dans le dos. 

extrait :  "Pourtant, les tueurs en série sont présentés comme froids, calculateurs, organisés, intelligents ?
-C'est comme ça au cinéma. En réalité, ils sont fragiles, insignifiants, d'intelligence moyenne et peu surs d'eux en apparence."

le plus flippant c'est que le tueur en série ne se balade pas avec une pancarte autour du cou : "je suis un tueur en série arretez moi". Ce serait trop simple et pourtant votre voisin, votre mari, un ami peut se reveler être un grand malade. En somme ne jamais se fier aux apparences.

C'est un polar tout en douceur (si on peut vraiment parler de douceur quand il s'agit de meurtres d'enfant) . Jean Marc Souvira nous fait passer des messages sans avoir à user d'artifices sanguinolents ou brutaux

Ce roman mérite le prix quais du polar 2008 amplement.