Interview d'Alexis Aubenque

Bonjour Alexis Aubenque et merci de vous prêter au jeu de cette interview sans prétention.

Pour commencer, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?

J’ai passé la quarantaine, il y a peu ( ou presque !), j’écris des romans policiers depuis près de cinq ans, et si j’ai commencé avec un titre très thriller, j’ai ralenti le rythme et depuis me concentre avant tout sur les personnages en axant l’intrigue sur un fait de société ( homophobie, religion, alter mondialisme, adoption, racisme…) plutôt qu’un énième sérial killer amateur de jeune femme

On vous surnomme « Le plus américain des auteurs français ». Comment le prenez-vous ?

Très bien, j’ai été nourri à la culture américaine, que ce soit les livres, les films, les séries, ou la musique, alors c’est tout naturellement que mon style d’écriture a été façonné par cela.

Comment êtes-vous arrivé à l’écriture de polar, vous qui avez commencé par l’écriture d’une saga de science-fiction avec « La chute des mondes » ?

Par chance mon éditrice au Fleuve Noir était persuadée que j’avais le style d’écriture du thriller, alors autant par défi que par plaisir, je me suis lancé et j’ai adoré ça, tellement que je ne fais plus que ça à présent. Cela dit, j’étais un grand amateur de livres policiers, mais aussi des séries télé, tels que Twin Peaks en premier chef.

Quels sont vos maîtres du noir et du suspense ?

James Ellroy pour le noir et Thomas Harris pour le suspense.

Dans Canyon Creek, l’intrigue se déroule dans une petite bourgade de l’Ouest américain. Comment vous est venue cette intrigue, mêlant vie typique américaine et trafic de sans-papiers ?

En regardant « No country for old men » des frères Cohen, j’ai adoré ce film ( même s’il paraît que le livre est encore meilleur), et j’ai eu tout de suite envie d’écrire un polar dans cet univers d’Amérique finissante où un vieux shérif aux méthodes limites se trouvent en totale friction avec sa fille qui vient prendre la relève dans ce petit commissariat. Quant à l’intrigue, j’ai voulu faire au plus réaliste, j’ai du mal avec les histoires rocambolesques, voir carrément clownesque du genre « Saw » où le tueur va fabriquer des trucs totalement farfelus pour tuer et torturer des gens.

River Falls, Canyon Creek, croyez-vous que les petites bourgades soient un terrain fertile pour les tueurs et le crime ?

A la vérité, je pense qu’il y a beaucoup moins de meurtres dans les petites bourgades que dans les mégalopoles, mais visuellement parlant, je préfère la campagne à la ville. Les grandes forêts, le désert, un de ces quatre je ferai certainement un roman dans l’espace… euuh non, ça c’est déjà fait

Vous avez l’habitude de mettre en scène un homme et une femme comme personnages principaux et enquêteurs dans vos livres, pourquoi ce choix ?

Parce que j’adore l’ambiguïté entre des flics de sexe opposés. A l’inverse des buddies movies, genre l’arme fatale, quand ce sont deux hommes qui enquêtent ensemble, on tombe souvent dans un compétition plus ou moins virile, alors qu’entre un homme et une femme, forcément il y a toujours une part de séduction qui entre en jeu, et mon côté fleur bleue adore ça !

Après les Etats-Unis, envisagez-vous de situer l’une de vos intrigues en France ?

En fait quand on connaît le vrai travail de la police française, je me sens incapable d’écrire un polar car chaque fois que j’ai une idée je sais que c’est juste pas possible et totalement irréaliste. C’est idiot mais ça me bloque. La vie des flics à la vérité est d’un ordinaire confondant. Arrestation de prostituées, de macs et de dealers à la petite semaine, la routine quoi ! Mais des tueurs fous sanguinaires, des complots internationaux, des groupuscules prêts à mettre la France à feu et à sang, moi j’y arrive pas. A moins de le prendre au second degré et en faire une parodie, et c’est vrai que pour le coup ça me parle bien plus…

Bientôt Noël, si vous deviez conseiller de se faire offrir 2 ou 3 livres à nos lecteurs, lesquels seraient-ils ?

J’ai trop d’amis dans le milieu du polar à présent pour recommander juste 2 ou 3 livres, alors pour ne fâcher personne, je conseille juste à tous les lecteurs de polar d’essayer la SF, et « Hypérion » de Dan Simmons en particulier

Un grand merci à vous et nous vous laissons le mot de la fin.

Je vous donne rendez-vous dans un mois et demi pour la sortie de mon nouveau policier « Pour le bien des enfants » qui traitera de l’adoption, j’aurai aussi pu l’appeler « l’enfer est pavé de bonnes intentions » ( j’ai longtemps hésiter sur ce titre.)

Comments

[Taylor]

@ Sophie :de rien c'est avec plaisir.

[Sophie]

Super ! merci les filles !

[Taylor]

@ Cécile : et pourtant ce sont des interviews sans prétention ;)

[Cécile]

Quand même, toute cette année, nous avons eu la chance que chaque auteur sollicité joue le jeu.