L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage de Haruki Murakami

Ce roman de formation de type réaliste (les formes de réalisme magique ou de surréalisme de l'auteur y sont confinées aux récits et aux rêves) suit l'itinéraire de Tsukuru Tazaki, un homme qui veut comprendre pourquoi sa vie a déraillé seize ans plus tôt, et la redémarrer.

Dans le Nagoya du début des années 1990, le lycéen Tsukuru était un amateur de petits trains membre d'un groupe d'amis, trois garçons et deux filles inséparables dont les noms évoquaient une couleur en japonais ; tous sauf le sien, incolore. Mais à 20 ans, durant sa deuxième année d'université, il a été sans explication exclu du groupe un jour de 1995 ; plus tard, son seul ami de fac a disparu. Blessé, hanté par un sentiment de vide, il en gardera l'amère impression d'être anormal.

Dans ce récit à la troisième personne, le ton alterne entre légèreté, nostalgie et gravité, tout comme l'histoire va osciller du passé au présent et l'aventure aller du Japon à la Finlande, au long d'une enquête riche en symbolisme entre mystères et émotions, à la recherche d'un nouveau départ au-delà des faiblesses humaines.

Lorsqu'il était lycéen, Tsukuru avaient 4 amis et ils étaient particulièrement soudés. Chacun avait une couleur attitrée : bleu, rouge, noire et blanche. Seul Tsukuru demeurait incolore. Puis les études l'ont mené à Tokyo et une première cesure s'est opérée. un beau jour, on lui a clairement signifié qu'il était banni du groupe, sans aucune explication. Cette exclusion va provoquer en lui un sacré raz de marée dont il va mettre plusieurs années à se remettre.

Grâce à sa petite amie, il va être poussé à comprendre ce qui s'est passé car selon elle, il a des blocages dont il n'est probablement pas conscient et que seule la découverte de la vérité pourra les faire disparaitre.

Sans être un chef d'oeuvre, Haruki Murakami nous emmène dans un voyage initiatique très poétique. Car il s'agit bien d'une quête d'identité à laquelle le personnage principal va s'atteler.

Le style est fluide et les mots emmènent le lecteur vers d'autres contrées, on sourit, on est ému bref on en peut rester insensible aux années de pèlerinage de Tsukuru.

Ce peut être une belle idée de lecture pour les personnes qui se cherchent encore.