L'heure du chacal de Bernhard Jaumann
Windhoek, Namibie au mois de janvier. La saison des pluies tarde à venir et le pays tout entier courbe l’échine sous la chaleur et la sécheresse. Dans le quartier riche de Ludwigsdorf, un homme – blanc – qui arrose ses citronniers à la tombée de la nuit, est abattu à l’AK-47, à travers les barbelés électrifiés de sa propriété. C’est le premier d’une série de meurtres à travers le pays. Les victimes, des blancs riches, tous liés à une affaire politique vieille de 20 ans : l’assassinat de Anton Lubowski dans les heures sombres de la fin de l’Apartheid. La détective en charge de l’enquête, Clemencia Garises est un produit de la « nouvelle » Namibie : noire, originaire d’un quartier pauvre, elle a pu étudier grâce à une bourse. Des exactions de l’Apartheid et du combat pour l’indépendance de la Namibie, elle ne connait que les histoires qu’on lui a racontées. Un polar engagé, qui tourne autour de la mort politique de la Namibie, et qui pose les questions universelles sur la vérité, la culpabilité et la morale.
La Namibie est un jeune pays où l’apartheid a laissé des traces mais qui tente de se faire une place dans le monde libre. C’est sans compter sur une affaire vieille de 20 ans qui refait surface. Un homme a été abattu et il semblerait que toutes les personnes impliquées dans son meurtre se fassent tuer.
L’affaire est donc confiée à une jeune inspectrice issue d’un quartier difficile. Face aux réticences des blancs, elle comprend que les meurtres d’aujourd’hui sont liés au meurtre perpétré 20 ans auparavant. Pour démasquer le tueur, il va falloir remonter le temps.
L’auteur dépeint un système judiciaire et politique encore gangréné par la corruption. Clemencia est une jeune femme d’aujourd’hui débrouillarde, intelligente mais doit encore se battre contre les coutumes ancestrales. Pas facile quand on vit dans un deux pièces avec la dizaine d’autres membres de sa famille.
Voici donc un roman noir dans tous les sens du terme très intéressant et documenté sur l’histoire du pays.