907 fois Camille de Julien Dufresne Lamy

C'est l'histoire de Camille, fille de. Fille d'un acteur ? D'un chanteur ? Non, de Dominique Alderweireld alias Dodo la Saumure, proxénète. Camille qui doit composer avec l'absence d'un père désintéressé de son sort, trop occupé par la gestion de ses maisons closes et ses allers-retours en prison. Camille grandit et doit construire son identité, celle d'une femme moderne et indépendante, qui cherche à donner un sens aux silences et aux non-dits qui projettent une lumière trouble sur son univers familial. Sans cesse tiraillée entre la colère et le pardon, l'abandon et le désir de tisser un lien avec son père. L'expérience de Camille est à la fois personnelle et universelle car elle est aussi celle de toutes ces femmes qui ont pour seule figure masculine un homme qui ne les voit que comme des biens, des objets dont on se sert pour satisfaire son ego et réussir.
Mais c'est aussi l'histoire d'un auteur, Julien Dufresne-Lamy, qui veut raconter Camille, son amie, et ce que c'est d'écrire vrai, ce processus qui l'entraine sur le chemin tortueux des souvenirs enfouis, des résistances, des scrupules, des pudeurs, des choix que doit faire celui qui narre la vie d'une autre.

Dans ce roman, Julien Dufresne Lamy donne la parole à une jeune femme qui a du grandir dans l'ombre d'un père : Dodo la Saumure, devenu célèbre avec l'affaire du Carlton de Lille melant également Dominique Strauss Kahn. Camille par le biais de souvenir va nous raconter comme elle a grandi, comment elle s'est construite à l'ombre d'un homme qui traitait les femmes comme des objets.

Ce n'est pas un roman sur Dodo la Saumure mais il est difficile de parler de la vie de sa fille sans parler un peu de lui. Par ce roman, Julien Dufresne Lamy donne la parole à toutes les femmes qui existent dans l'ombre d'hommes omniprésents par leur réputation et leur aura plus que par leur présence physique.

Au début, je me suis surprise à penser que l'auteur voulait parler de cette histoire alors que la personne concernée non et puis elle a fini par comprendre que ce livre pourrait être comme une thérapie, un exorcisme.

Je remercie l'auteur pour avoir écrit un roman qui donne la place qu'elles méritent pour ces femmes de l'ombre.

Comments

[totalybrune]

@Alex-mot-à-mots : oui c'est sur.

[Alex-Mot-à-Mots]

Une lecture qui ne m'a pas passionnée, je n'y ai vue que Dodo.