Le vent, l'orage et les éclairs... Tout cela dans l'horreur d'une profonde nuit. Une de ces nuits, peut-être, où les dieux manipulent les hommes comme des pions sur l'échiquier du destin.
Au cœur des éléments déchaînés luisait un feu, telle la folie dans l'œil d'une fouine. Il éclairait trois silhouettes voûtées. Tandis que bouillonnait le chaudron, une voix efffrayante criailla :
"Quand nous revoyons-nous, toutes les trois ?"
Une autre voix, plus naturelle, répondit :
"Ben, moi j'peux mardi prochain."
Rois, nains, bandits, démons, héritiers du trône, bouffons, trolls, usurpateurs, fantômes, tous sont au rendez-vous. Shakespeare n'en aurait pas rêvé autant. Ou peut-être que si ? Mais l'avantage du roman par rapport au théâtre, c'est que l'on peut s'autoriser beaucoup, beaucoup plus de personnages. Et même le ravitaillement en vol d'un balai de sorcière !
Quand on est une sorcière, on ne se mèle pas des affaires publiques, c'est comme ça, mais des fois il faut bien s'y coller pour le bien de tous. Au lendemain de l'assassinat du roi, elles se voient confier son héritier tel un paquet balancé par delà la barrière par un livreur zélé. Ledit paquet choit dans les bras de Mémé Ciredutemps qui voit tout un tas d'ennuis décide de confier l'enfant à une troupe de saltimbanques. Ce que Mémé Ciredutemps oublie c'est que les ennuis c'est comme les boomerangs ça revient.
J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir l'univers des annales du disque monde que j'avais un peu mis de côté depuis cet été (plus par manque de temps que par manque d'envie). Le trio formé par Mémé Ciredutemps et ces deux comparses vaut le détour, elles sont toutes trois très différentes mais elles se complètent fort bien : Nounou Ogg qui a une multitude d'enfants et de petits enfants est une femme très généreuse ayant aussi une propension aux chansons paillardes quand elle a un tour dans le nez et la dernière, la plus jeune qui est proche de la nature et sans doute un peu naïve.
On croise aussi la Mort qui passe toujours à un moment ou à un autre, des nains patibulaires et un menhir peureux. J'aime le ton piquant de cette saga, cet humour ravageur (en tout cas il fonctionne avec moi).
Je vais poursuivre mon voyage dans cet univers bien vite car cette lecture me pousse à continuer sans attendre.