Clandestin de Philip Caputo

 

Gil Castle, homme d'affaires new-yorkais, ne se remet pas de la disparition brutale de sa femme. Après une longue dépression, il décide de tout abandonner pour s'installer seul avec son chien en Arizona, dans une petite bicoque perdue au milieu des terres familiales, près du ranch de son cousin. Là, à quelques encablures de la frontière mexicaine, il commence peu à peu une nouvelle vie, s'enivrant le jour de la beauté des paysages, lisant Sénèque la nuit. Mais en recueillant un immigré clandestin, rescapé d'un deal de drogue ayant mal tourné, il va faire connaissance avec la face obscure de la frontière. Celle qui, depuis des générations, pèse sur sa famille. Et avec l'apparition d'Yvonne Menendez, figure haute en couleur d'un cartel mexicain, le passé et le présent ne vont pas tarder à converger vers un final étourdissant.

Tout d’abord un grand merci aux Editions du Cherche Midi et à Plume Libre pour m’avoir fait découvrir ce petit bijou.

Quand on me l’a proposé, j’ai lu le résumé et je me suis dit pourquoi pas ça me changera de ce que je lis habituellement.
Quand je l’ai reçu, j’ai été surprise par son épaisseur près de 730 pages tout de même, laissez moi vous dire que ça pèse un max dans le sac et pour lire dans le lit il faut des biscottos. Petite anecdote : je lisais tranquillement dans mon lit et je me suis très légèrement assoupie et j’ai laché le livre qui m’est tombé sur le nez. Pour un réveil en douceur, on repassera n’est-ce pas ?

Je disais au début de cet article que ce livre était un petit bijou et il l’est vraiment. C’est l’histoire de Gil qui a perdu sa femme dans les attentats du 11 septembre 2001 comme bon nombre d’Américains ce jour là. Une partie de lui-même est morte et il se trouve au bord du précipice au grand désespoir de ces deux filles.

Il ressort donc une vieille lettre d’une cousine qui lui proposait de venir se mettre au « vert » dans son ranch. Du coup il décide de couper els ponts avec sa vie d’avant et son passé, il vend la maison, les meubles, les affaires de sa femme et avec son chien prend le chemin d’une nouvelle vie.
Il va se trouver confronter à une autre réalité : celle des clandestins mexicains qui traversent la frontière non loin de son nouveau chez lui.
Il est loin de se douter qu’en en sauvant un d’un mort quasi certaine, il lui arriverait autant d’aventures.

Les chapitres alternent entre l’histoire de Gil et celle de Ben Erskine, le grand père de Gil, qu’il n’a pas connu et dont il ne sait pas grand-chose. Ben est un homme difficile à comprendre et toujours prompt à prendre part à des combats qui ne sont pas toujours les siens et qui vont lui attirer la rancune de certaines personnes.

Le récit est très bien documenté sur les conditions de passages des clandestins, les passeurs n’hésitant pas à les transformer en mule pour faire passer la drogue aux Etats-Unis, sur les flics infiltrés dans les cartels, lesquels jouant un jeu dangereux où ils peuvent se perdre corps et âme.

Et puis il y a également les paysages qui sont si bien décrits que le lecteur a l’impression de galoper à brides rabattues dans les grandes plaines désertiques. J’ai appris beaucoup sur le métier de ranchero, domaine dans lequel je n’excelle pas vraiment.

A noter que Philip Caputo a remporté le Prix Pulitzer pour son article sur la fraude électorale à Chicago en 1973.

Donc si vous avez envie d’évasion, courrez dès aujourd’hui dans votre librairie préférée.

Comments

[Taylor]

@ Cécile : c'est dommage qu'il ne soit pas à moi sinon il aurait sauté dans ta pile.

[Cécile]

Ohlala, ton billet fait drôlement envie, Copine.

[Taylor]

@ Mya : comme quoi lire peut s'avérer être une activité dangereuse. Bisous

[MyaRosa]

lol J'adore ta petite anecdote ! :D

Je viens de recevoir un bon pavé bien lourd aussi : Les Heures lointaines de Kate Morton que je vais attaquer très bientôt en espérant qu'il ne me tombera pas sur le nez ! :) Bisous

[Taylor]

@ Candice : ça marche. ;)