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Totalybrune
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16 janvier 2013

Cannibale de Didier Daeninckx

cannibale 

1931, l'Exposition coloniale. Quelques jours avant l'inauguration officielle, empoisonnés ou victimes d'une nourriture inadaptée, tous les crocodiles du marigot meurent d'un coup. Une solution est négociée par les organisateurs afin de remédier à la catastrophe. Le cirque Höffner de Francfort-sur-le-Main, qui souhaite renouveler l'intérêt du public, veut bien prêter les siens, mais en échange d'autant de Canaques. Qu'à cela ne tienne ! Les « cannibales » seront expédiés.

Ce tout petit livre d’une centaine de pages traite d’un sujet peu connu : l’exposition coloniale de 1931.

Vu l’époque, le colonialisme était encore en vigueur, mais ce que l’on sait moins c’est comment on a fait venir les « participants ».

Gocéné est un jeune homme choisi parmi les jeunes de son village pour représenter son peuple lors de cette exposition. Le gouvernement français leur avait « vendu » cette participation comme une véritable chance pour eux de faire connaitre leur pays aux Occidentaux.

C’est donc confiant dans l’avenir qu’une trentaine de Canaques embarquent vers la France.

Arrivés à Paris, le son de cloche est tout autre : ils sont parqués comme des animaux sauvages, ils doivent assurer le spectacle, grogner comme des bêtes sauvages, marcher et danser nus comme des vers.

Ils apprennent ainsi avec stupeur qu’ils sont considérés en Métropole qu’ils ne sont pas mieux que des sauvages, des cannibales. En voilà une belle attraction.

En peu de pages, Didier Daeninckx nous adresse un tableau effarant des colonialistes et des gouvernants de l’époque, qui échangeaient ses hommes comme de la marchandise sans se préoccuper de leur ressenti ni recueillir un quelconque accord. Demande-ton à l’animal qui se fait conduire à l’abattoir son avis ??? Grands dieux non, il n’est pas capable de penser.

Sous prétexte que l’on vit sur une île, les habitants y sont sous développés et vive pire qu’au Moyen âge.

Heureusement qu’il y avait des hommes et des femmes pour s’élever contre ses pratiques d’un autre temps, même si leurs vies étaient menacés.

Petite anecdote : le grand père de Christian Karembeu faisait partie du contingent choisi pour aller à l’exposition coloniale.

Un roman qui ne laisse pas indifférent et qui nous montre combien le chemin est encore long vers la tolérance entre les peuples.

J’ai lu ce livre dans le cadre du Festival « Le gout des autres » qui aura lieu au Havre du 24 au 27 janvier avec cette année pour thème, Aimé Césaire et la littérature de la négritude.

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Commentaires
T
@ Cécile : oui copine un excellent complément.
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C
Voilà un livre qui aurait merveilleusement complété ma visite de l'exposition intitulée "Exhibitions" qui avait lieu au Musée du Quai Branly l'an dernier.<br /> <br /> <br /> <br /> http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/expositions/expositions-passees/exhibitions.html
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Totalybrune
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